Le rôle des média dans la diffusion du message de Medjugorje

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Chers amis de Medjugorje, chers collaborateurs dans les centres de prière et de vie de Medjugorje, assis devant l’écran de mon ordinateur, je vous adresse mes salutations cordiales par le biais de l’électronique, et vous assure être en communion avec vous tout au long de votre rencontre. Comme vous pouvez l’imaginer, je préférerais être avec vous et aimerais entendre personnellement les conférences sous leurs aspects spirituels et théologiques. Il serait également important pour moi de participer aux échanges qui sont toujours enrichissants, car les pensées et les bonnes résolutions de conversion s’approfondissent souvent à travers la communication, particulièrement lorsque les personnes se rencontrent au nom de Jésus pour mieux comprendre certaines choses. C’est ce que je vous souhaite pour cette rencontre à laquelle malheureusement, je ne peux participer qu’à distance à cause d’une jambe en plâtre à la suite d’un « faux pas » sportif ! Puisque je ne pouvais m’y rendre personnellement, on m’a demandé de formuler quelques pensées susceptibles de favoriser le partage. Je participerai donc volontiers à la rencontre à partir d’ici et par ma modeste contribution. Il est évident qu’en tant que journaliste, je me référerai aux possibilités offertes par le caractère public de notre travail, ainsi qu’à notre relation aux médias, aux journalistes et à nous-mêmes en tant que journalistes.

Les participants de la première session du 21 au 23 juin 1994 à Medjugorje ont exprimé dans l’introduction de leur Déclaration une belle pensée pleine d’espérance à laquelle je peux pleinement m’identifier et que je désire approfondir, à savoir que « nous sommes maintenant davantage conscients de notre responsabilité pour la nouvelle évangélisation ». S’ensuivent les résolutions, auxquelles je reviendrai plus tard. Il est dit que « nous sommes devenus encore plus conscients de notre responsabilité ». La conscience de notre responsabilité, qui existait déjà ou que nous avons découvert à Medjugorje, a été davantage affermie au cours de la Session, et la compréhension de cette responsabilité a grandi. Si ce n’est que pour cette prise de conscience, la rencontre de l’année dernière a été bénéfique, car elle correspond à ce qu’il a été déjà remarqué à Medjugorje : ici, on grandit pas à pas dans la foi et dans la prise de conscience de la responsabilité personnelle pour la réalisation des plans de la Gospa. Elle a un plan, et nous y participons en grandissant et en apprenant à connaître ce plan et la possibilité de notre contribution à sa réalisation. La croissance est en général lente, elle n’est pas explosive, destructrice. La croissance construit. La croissance n’exige rien au-delà des possibilités. Elle se passe généralement avec beaucoup de respect pour ce qui grandit. C’est, entre autres, ce que nous apprenons de la manière aimable, respectueuse et patiente du comportement de la Gospa à notre égard.

Jamais et nulle part au monde Notre Dame n’a parlé aux hommes de cette terre pendant si longtemps et à travers tant de messages. C’est déjà tellement unique que nous en sommes étonnés. Les messages ne sont ni spectaculaires ni sensationnels, ce que nous, journalistes, voudrions et ce à quoi nous sommes habitués sur le marché des informations. De nombreux messages sont des répétitions, des approfondissements, des aides à faire des petits pas - même des plus petits pas - dans la foi, ils sont des appels répétés à faire et vivre enfin ce à quoi la Gospa nous a déjà invités. Elle nous appelle toujours de nouveau à nous adresser à elle pour apprendre la foi, pour trouver Jésus, pour nous trouver nous-mêmes. Tout cela n’a que peu d’intérêt du point de vue journalistique. Les messages ne sont donc pas des nouvelles d’un jour qui peuvent paraître sensationnelles aujourd’hui et sont sans intérêt le lendemain, selon le dicton : « Il n’y a rien de plus vieux que le journal d’hier. » Les messages n’ont justement rien en commun avec cela. Ils sont des soutiens et des aides pour une croissance continuelle, droite et simple. C’était sensationnel quand les apparitions duraient quelques jours de plus qu’en d’autres lieux d’apparition. C’était sensationnel quand elles duraient déjà depuis cinq ans. Pour le dixième anniversaire, c’était à nouveau sensationnel. Peut-être bientôt pour le quinzième anniversaire aussi, s’il a lieu. Entre temps, Medjugorje vit une vie quotidienne à peine intéressante pour les journalistes. C’est le quotidien des millions de petits efforts à prier, à vivre l’Évangile, à aimer le prochain, à rencontrer Jésus dans les petites choses de la vie quotidienne des enfants, des parents, des femmes et des hommes, des voyants et des prêtres. Je crois pouvoir dire qu’aujourd’hui, après plus de 5000 jours d’apparitions, nous ne pouvons pas encore dire quel est finalement le plan de la Gospa et où Dieu veut conduire notre monde ; nous ne pouvons pas encore prendre toute la mesure de l’ampleur des apparitions de Medjugorje, une grande partie demeure un secret caché à notre intelligence. C’est pourquoi nous pouvons paisiblement continuer à grandir !

La Gospa ne demande jamais trop de qui que ce soit. Nous apprenons à Medjugorje qu’elle a beaucoup de patience avec nous. Il est évident que Dieu pourrait changer notre monde en trois jours ou en un instant, pour le rendre tel qu’il le voudrait. Mais nous, les hommes, qu’aurions-nous alors à faire avec tout cela ? Ce « qu’aurions-nous à faire avec tout cela », c’est ce que nous appelons la liberté que Dieu de toute évidence respecte profondément ; nous en faisons l’expérience à Medjugorje. Cette liberté détermine aussi notre comportement envers ceux qui se sont détournés de Dieu, ceux qui ont été blessés intérieurement par d’autres au nom de Dieu, ceux qui se sentent peut-être blessés par Dieu lui-même. Beaucoup se détournent de Dieu et de l’Église à cause des manquements de ceux qui les représentent. Nous savons tous combien il est difficile d’approcher de telles personnes. Comment pouvons-nous connaître les causes des blessures des autres, la raison pour laquelle ils sont tels qu’ils sont, puisque nous ne sommes pas capables de connaître nos propres blessures, et la raison pour laquelle il nous est si difficile d’accepter et de vivre les messages. La Gospa invite ceux qui entendent ses messages à faire toujours les mêmes pas et à recommencer toujours sans se lasser. Nous n’avons aucune raison de nous considérer comme meilleurs, comme plus religieux ou plus ouverts que ceux de notre société qui n’entendent pas, n’ont pas voulu entendre ou n’ont pas encore entendu les messages. Je suis fermement convaincu que les messages seuls - et non pas nous – vont ouvrir le chemin vers Dieu aux hommes et aux femmes de notre société ; seuls les messages vont leur rendre possible le contact avec Dieu et l’expérience de Dieu. C’est Dieu qui nous donne, à nous, de reconnaître son assistance à travers les messages de la Gospa ; c’est aussi Dieu qui touchera avec son amour chaque personne de cette terre et de notre société - quand Il le voudra et comme Il le voudra.

Est-ce que cela veut dire que nous sommes devenus inutiles pour la nouvelle évangélisation ? Quel est notre rôle, si cette évangélisation dépend de Dieu et relève de sa responsabilité, si finalement Lui seul peut approcher les cœurs qui se sont détournés ? Avons-nous encore une responsabilité et quelle est-elle dans notre travail public et dans la diffusion des messages ? Comment donc situer notre responsabilité et notre travail de journaliste ?

Dans les pays d’Europe et d’Amérique, les nouvelles et la transmission des informations ont pris une importance inestimable et inégalée. Il est possible d’affirmer que nous sommes exposés à une immense marée de nouvelles qui déterminent notre vie, qui exercent leur influence sur les décisions dans la vie politique, dans l’industrie et dans la vie sociale, ainsi que dans notre vie privée et personnelle, et cela dans une beaucoup plus grande mesure que ce que nous voulons admettre ou prendre en compte. Les développements technologiques dans le domaine de la transmission électronique des nouvelles, les mass-média, vont développer cette influence d’une manière à peine imaginable, et dans l’avenir le plus immédiat. Dans le domaine des médias – la presse, la télévision, la radio - toute une armée de journalistes s’occupe de nos informations et désinformations quotidiennes. Ils traitent une immense quantité d’informations venues du monde entier pour les réduire à un volume que nous pouvons digérer. Cette sélection est nécessaire. Elle suppose une grande conscience de la responsabilité et représente un pouvoir. Les nouvelles sont un pouvoir et une marchandise qui peut être achetée et avec laquelle on peut faire des affaires. On les achète et on les vend.

Les journalistes, marchands d’informations, contribuent de façon décisive à ce dont on va parler dans une société. Ce sont eux qui transforment les informations en thèmes. Ce qui n’est pas l’objet de l’information ne devient jamais un thème. La chance et le danger, la responsabilité et l’irresponsabilité sont là.

Une marchandise peut plus facilement être vendue quand elle intéresse l’acheteur, quand elle parait unique ou quand elle fait sensation. Personne ne veut acheter des vieux chapeaux. Ce qui est ordinaire dans une information n’est pas vendable, ne passe pas. C’est ainsi qu’une information simple sera gonflée jusqu’aux dimensions du sensationnel, sera plus ou moins modifiée, rendue digeste, embellie, stylisée pour être mieux vendue. La quantité de nouvelles augmente, la confiance en la vérité des nouvelles qui nous sont proposées diminue. En effet, les gens sont de plus en plus critiques et sceptiques envers le contenu d’une nouvelle. Correspond-elle à la vérité ? Ses promesses, sont-elles vraies ? Nous devenons sceptiques non seulement à cause de la quantité des informations et de l’impression d’en être submergés et de ne pas pouvoir les vérifier, mais surtout à cause de la forme, de la formulation et de la crédibilité de son auteur. La question de la véridicité d’une nouvelle devient celle de la crédibilité de l’auteur. Ne sommes-nous pas de plus en plus hésitants à faire confiance aux informations ? Ne devenons-nous pas de plus en plus méfiants quant au contenu de ce que l’on nous propose ? Le contraire est aussi vrai : n’avons-nous pas tendance à attribuer toute la vérité, sans aucun sens critique, à ceux qui ont gagné notre confiance ? On peut remarquer que dans notre société la méfiance va grandissant. À cause des informations inexactes et fausses, les gens se sentent abusés, déçus et blessés dans leur confiance. Ils sont également blessés à cause de la sélection, donc non seulement à cause de ce qui est dit, mais aussi à cause des vérités passées sous silence, non dites. Il faudrait examiner une fois à quel point les gens sont blessés parce que les mass media négligent les bonnes choses qui se passent dans le monde pour favoriser les informations négatives. Comment une société peut-elle développer une attitude positive envers les valeurs humaines et religieuses, si l’on ne parle pas de ce qui est positif, si le positif ne devient pas un thème ? C’est sur ce fond que la question de l’importance de Medjugorje et des messages, ainsi que la forme de leur diffusion et de leur publication me semblent dignes de réflexion.

Il y a exactement un an, le 25 mars 1994, la Gospa nous a donné un message qui, à mon avis, concerne de près cette question : « Chers enfants, aujourd’hui je me réjouis avec vous, et je vous invite à vous ouvrir à moi et à devenir instruments entre mes mains pour le salut du monde. Je désire, petits enfants, que vous tous qui avez senti l’odeur de la sainteté à travers ces messages que je vous donne, vous la portiez à ce monde affamé de Dieu et de l’amour de Dieu. Je vous remercie tous, qui avez répondu si nombreux, et je vous bénis de ma bénédiction maternelle. Merci d’avoir répondu à mon appel. »

Oui, nous ne sommes pas les sauveurs du monde ! Nous sommes des instruments dans ses mains. Le monde n’est pas entre nos mains. Le salut du monde est entre ses mains. Notre part dans cette action, c’est d’être un instrument entre ses mains. Notre importance, n’est-elle pas ainsi bien délimitée ? Nous nous ouvrons à elle pour être des instruments et non pas pour être formés à être des sauveurs.

Je ne trouve dans ce texte aucune réprimande adressée à notre société, aucun reproche de préférer le négatif au positif. Je n’y vois aucune accusation adressée à ceux qui portent la responsabilité dans la diffusion des informations. La Gospa parle plutôt du désir du bien qui anime les hommes, elle parle de ce désir inconscient de la sainteté, de la faim de Dieu et de la faim de l’amour de Dieu, de ce que les hommes ne peuvent guère donner. La Gospa ne parle pas des tendances négatives de l’homme mais voit ce qui est positif ; elle parle de ce point de départ à partir duquel l’homme peut construire son salut, à partir duquel il peut se mettre en marche vers la plénitude de la vie et vers son accomplissement. Un instrument peut-il agir autrement que la main qui le guide ? Pouvons-nous agir d’une autre façon que selon l’exemple qu’elle nous donne, pouvons-nous être querelleurs, agir avec arrogance et en accusant les autres, sans égards et sans amour envers ceux qui sont aimés par la Gospa ?

Le théologien Paul Zulehner, professeur de théologie pastorale à Vienne (Autriche), disait au cours d’une session pour les prêtres à Paderborn (Allemagne) à propos de la ré-évangélisation de ceux qui se sont détournés de l’Église : il ne faudrait surtout pas leur courir après pour les rattraper, car plus vite on leur court après, plus vite ils se sauvent. Je trouve que c’est très vrai : nous devons maîtriser notre zèle et céder la place à Dieu lui-même qui seul sait comment et quand, pour telle ou telle personne, une rencontre avec Dieu peut être possible. Notre devoir est d’aimer les hommes, cela nous donne déjà suffisamment de travail.

En 1984, en travaillant à un film documentaire sur Medjugorje, j’ai eu l’occasion de rencontrer et d’interviewer Mgr. Pavao Žanić, évêque de Mostar, qui a ouvertement exprimé ses doutes et son aversion à ce sujet. À l’époque, je me posais déjà la question de savoir pourquoi, dans sa sagesse et sa providence, Dieu n’a pas prévu pour Mostar un évêque qui faciliterait les apparitions à Medjugorje ? En réfléchissant humainement, on pourrait continuer à se poser cette question même aujourd’hui. Nous réfléchissons d’une manière humaine, et nous ne comprenons pas les relations intérieures, et pourquoi, dans sa liberté, Dieu nous accorde ainsi la liberté. C’est pourquoi nous ne comprenons pas pourquoi les choses sont telles qu’elles sont, pourquoi les gens sont tels qu’ils sont. Pour le plan de salut de Dieu, cela ne joue évidemment aucun rôle. Vicka a peut-être raison dans son expérience, lorsqu’elle dit que la Vierge aime tous les hommes pareillement, même ceux que nous n’aimons pas. Cela aussi est un secret qui ne sera révélé que dans l’autre réalité.

Notre tâche est de suivre l’appel de Marie, de la Gospa, de nous laisser toucher par ses messages. Pourquoi serait-ce différent pour ceux qui n’ont pas fait l’expérience de Medjugorje ? Ils doivent aussi se laisser toucher par l’appel de la Gospa. Elle appelle, et nous n’avons pas à compléter cet appel en nous efforçant de prouver qu’elle apparaît à Medjugorje vraiment et sans aucun doute. Peut-être ne sommes-nous pas capables de lui faire confiance, à savoir qu’elle est en mesure d’appeler ceux que nous considérons comme importants ? On a parfois l’impression que Medjugorje est un terrain de chasse où l’on peut gagner des trophées. Par cette attitude, ne courrons-nous pas le risque de bloquer le chemin à ceux à qui nous voulons transmettre « notre » Medjugorje ?

Ce qui est vraiment intéressant pour le monde d’aujourd’hui, affamé de Dieu, c’est le message que Dieu est Amour, que, malgré les déceptions et les blessures, il aime chacun personnellement et individuellement. Ce dont nous avons besoin, c’est de faire l’expérience de ce qui dort quelque part profondément au fond de nous. Il ne me semble pas nécessaire de chercher à rendre Medjugorje plus intéressant en y ajoutant des petites sensations.

Dans notre ignorance, la possibilité d’atteindre le point recherché que nous visons chez l’autre, pour ne pas dire chez notre victime, afin que Dieu le touche, est assez réduite. Quand on nous aura posé la question, ne suffirait-il pas de dire, tout simplement et sans exagération, comment Dieu nous a touchés nous-mêmes ? Medjugorje ne sera ni mieux ni plus attractif si nous ajoutons nos propres idées aux événements et aux messages. Medjugorje parle pour lui-même à travers le rôle que la Gospa a confié à la paroisse. C’est précisément ce que dit la résolution de l’année dernière : Le « phénomène Medjugorje » n’a pas besoin d’être complété, corrigé ou développé. Medjugorje est authentique. La proximité de la Gospa en est la garantie.

Le travail d’un journaliste comporte toujours le danger de vouloir souligner la véridicité de ce que l’on dit en donnant l’impression de disposer d’informations particulièrement importantes ou exclusives dont d’autres ne disposent pas, d’avoir un accès particulier à la source de l’information, dans le but que l’information soit acceptée. Sur le marché des nouvelles, l’exclusivité est un moyen qui a beaucoup d’effet : se rendre intéressant en tant que personne. Cette proximité de la source d’information est souvent une illusion et presque toujours le signe d’une information faussée et manipulée ou même fausse : plus les lecteurs accordent leur confiance à l’informateur, plus vite la nouvelle se répand. La vérité ou le mensonge ne dépendent pas de la proximité de la source. Des attitudes mentionnées servent souvent l’intérêt personnel de l’informateur, et ne favorisent pas sa disponibilité à être un instrument dans les mains de Dieu. Elles poussent la personne à devenir victime de sa propre passion de la chasse.

Je voudrais attirer l’attention sur un autre danger dans le domaine du travail de caractère public. Malheureusement, l’expérience montre que les fausses informations se répandent plus vite que les vraies, peut-être parce que les hommes sont plus ouverts à l’extraordinaire qu’à l’ordinaire. Tous ceux qui travaillent dans le domaine de l’information, les journalistes comme les autres, portent ici une lourde responsabilité. C’est pourquoi je voudrais proposer aux différents Centres de Medjugorje dans le monde d’essayer d’attirer ou de former des journalistes suffisamment qualifiés qui possèdent bien leur métier. La diffusion de la foi et des messages me semble au moins aussi importante, sinon plus importante que la diffusion d’autres nouvelles, assurée en général par des spécialistes très qualifiés.

Je reviendrai encore une fois sur le Message du 25 mars 1994. « Je désire, petits enfants, que vous tous qui avez senti l’odeur de la sainteté à travers ces messages que je vous donne, vous la portiez à ce monde affamé de Dieu et de l’amour de Dieu. » Il y est dit : « Tous ». La Gospa parle de tous et pense à tous ceux qui ont connu les messages et qui y ont reconnu leur responsabilité. Tous n’ont pas affaire au public. Mais tous font partie de la vie publique. De nombreuses personnes de notre entourage nous observeront, pour savoir si Medjugorje pourrait être intéressant pour eux. Nous devrons d’autant plus accueillir l’idée de l’instrument, en laissant transparaître la main qui le guide. L’instrument ne doit pas détourner l’attention de la main qui le guide. C’est utile aussi en ce qui concerne la spiritualité de Medjugorje. Nous sommes responsables de la transparence de la spiritualité de Medjugorje. Par les apparitions et les messages, Dieu parle aujourd’hui d’une façon moderne et contemporaine à notre temps qui comporte tant de dangers pour l’humanité, tant de difficultés dans l’Église, tant de conflits inextricables entre les peuples. La Gospa parle du « salut du monde » nécessaire et voulu par Dieu. Il ne s’agit pas d’une apocalypse mais d’un appel à un nouveau début, au renouveau du monde. Nous devons nous efforcer de distinguer le phénomène Medjugorje d’autres phénomènes, ne pas le confondre avec d’autres phénomènes, dans le sens d’une spiritualité du renouveau de notre temps, et non d’une restauration des temps anciens. Nous, en tant que « personnages publics », portons la responsabilité de rendre possible la continuité du développement de la spiritualité authentique de Medjugorje : il faut que les messages soient mis au premier plan, et non nos désirs, que nous aimerions mettre en lien avec Medjugorje. Au moment où les événements ne sont pas clos, il me semble peu opportun d’incorporer les Messages à la théologie du salut de l’Église. La Gospa a choisi ce lieu pour dire ce qu’elle y dit. Elle aurait pu faire autrement. Elle a choisi Medjugorje tel qu’il est. Nous devons le prendre au sérieux.

Ce qui ressort dans ce message, c’est que pour une nouvelle époque et une nouvelle Église Dieu veut des personnes renouvelées. Medjugorje n’est pas, je le crois fermement, une simple correction cosmétique de l’Église et du monde en difficulté. Dans les messages, il est souvent répété que l’homme est appelé à la plénitude de la vie avec Dieu. L’Église recevra un nouveau visage et une nouvelle figure. Nous sommes appelés à y collaborer en tant qu’instruments, nous devons repenser et changer notre travail de journaliste avec ses habitudes, ses usages et ses lois. Nous devons redécouvrir la dignité de la personne qui reçoit les informations et, par amour pour elle, transmettre des vérités qui peuvent construire sa personnalité et lui rendre possible un contact avec Dieu. Nous avons à transmettre des nouvelles qui attisent la faim de Dieu et de son amour, et qui la rassasient. Où peuvent se développer des journalistes prêts à cette responsabilité, sinon là où l’on respire l’odeur de la sainteté ?

Hans Schotte, 1995

Hans Schotte est né en 1944. Baccalauréat au Lycée diocésain d’Essen, Allemagne, (cours du soir). Etudes de théologie, de philosophie, de pédagogie et de pédagogie des média à l’Université de Bonn. Après plusieurs années d’activité comme journaliste et directeur de l’Agence de presse du diocèse d’Augsburg, il travaille en tant que journaliste - envoyé spécial pour l’œuvre internationale catholique missionnaire MISSIO à München. Depuis 1983, il est engagé dans le diocèse d’Augsburg comme pédagogue des média et auteur de films documentaires. Grâce à ses nombreux voyages en Asie, en Afrique et en Amérique latine, il dirige et diffuse à la télévision une quarantaine de reportages et de nombreux films destinés au travail pédagogique de l’Église, dont deux documentaires sur Medjugorje comme lieu de pèlerinage. Hans Schotte travaille actuellement sur un nouveau documentaire sur Medjugorje.

Hans Schotte, 1995

 

Afin que Dieu puisse vivre dans vos cœurs vous devez aimer.

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