Benoît chante Marie

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Pope Benedict XVI

C’est avec Elle qu’il termine son encyclique, avec Marie, « Mère du Seigneur et miroir de toute sainteté ». C’est à elle qu’il dédie les derniers paragraphes de sa lettre sur l’amour, à Marie qui a tissé d’amour chaque instant de sa vie et qui de l’Amour est devenue la mère. Mais laissons s’inscrire directement les paroles dont se sert le Saint Père: elles sont pleines de grâce et de tendre amour pour la petite femme de Nazareth.

« Dans l’Evangile de Luc, nous la trouvons engagée dans un service de charité envers sa cousine Elisabeth... En disant: « Mon âme exalte le Seigneur » elle exprime tout le programme de sa vie: ne pas se mettre elle-même au centre, mais faire un espace à Dieu rencontré tant dans la prière que dans le service du prochain; seulement alors le monde deviendra bon.

Marie est grande justement parce que ce n’est pas elle-même quelle veut rendre grande, mais Dieu. Elle est humble: elle ne veut être rien d’autre que la servante du Seigneur. Elle sait qu’elle contribue au salut du monde, non en faisant son oeuvre à elle, mais en se mettant à la totale disposition des initiatives de Dieu.

C’est une femme d’espérance: simplement parce qu’elle croit aux promesses de Dieu et attend le salut d’Israël, l’ange peut venir chez elle et l’appeler au service décisif de ces promesses.

C’est une femme de foi: « Bienheureuse es-tu, toi qui as cru », lui dit Elisabeth. Le Magnificat, un portrait, pour ainsi dire, de son âme, est tout entier tissé des fils de la Sainte Ecriture, des fils tirés de la Parole de Dieu. Ainsi se révèle que, dans la parole de Dieu, elle est tout à fait chez elle; elle en sort et y rentre tout naturellement. Elle parle et pense avec la Parole de Dieu; la Parole de Dieu devient sa parole et sa parole naît de la Parole de Dieu. Ainsi se révèle en outre, que ses pensées sont en harmonie avec les pensées de Dieu, que son vouloir est un vouloir ensemble avec Dieu. Etant intimement pénétrée de la Parole de Dieu, elle peut devenir mère de la Parole incarnée.

Enfin Marie est une femme qui aime. Comment pourrait-il en être autrement? En tant que croyante qui, dans la foi, pense avec les pensées de Dieu et veut avec la volonté de Dieu, elle ne peut être qu’une femme qui aime. Nous le devinons dans des gestes silencieux, auxquels se réfèrent les récits évangéliques de l’enfance. Nous le voyons dans la délicatesse avec laquelle, à Cana, elle perçoit l’embarras où sont les époux et elle le présente à Jésus. Nous le voyons dans l’humilité avec laquelle elle accepte d’être mise de côté dans la période de la vie publique de Jésus, sachant que le Fils doit fonder une nouvelle famille et que l’heure de la mère arrivera seulement au moment de la croix qui sera l’heure véritable de Jésus (cf. Jn 2,4; 13,1). Alors quand les disciples auront fui, elle restera sous la croix; plus tard, à l’heure de Pentecôte, ce sont eux qui se grouperont autour d’elle dans l’attente du Saint-Esprit.

Elle est de fait Mère de tous les croyants. Vers sa bonté maternelle, comme vers sa pureté et sa beauté virginale, se tournent les hommes de tous les temps et de toutes les parties du monde dans leurs nécessités et leurs espérances, dans leurs joies et leurs souffrances, dans leurs solitudes comme aussi dans leur partage communautaire. Et ils expérimentent toujours le don de sa bonté, ils expérimentent l’amour inépuisable qu’elle reverse du profond de son coeur. Les témoignages de gratitude, qu’on lui apporte de tous les continents et de toutes les cultures, sont la reconnaissance de cet amour pur qui ne se recherche pas luimême, mais simplement veut le bien. La dévotion des fidèles montre, en même temps l’intuition infaillible du comment un tel amour est possible: il le devient, grâce à la plus intime union avec Dieu, en vertu de laquelle on est totalement inondé par lui; une condition qui permet à celui qui a bu à la source de l’amour de Dieu de devenir lui aussi une source « d’où jaillissent les fleuves d’eau vive » (cf. Jn 7,38).

Marie, la Vierge, la Mère, nous montre ce qu’est l’amour et d’où il trouve son origine, sa force toujours renouvelée. A elle nous confions l’Eglise, sa mission au service de l’amour:

Sainte Marie, Mère de Dieu
tu as donné au monde la vraie lumière,
Jésus, ton Fils, Fils de Dieu.
Tu es consacrée complètement
à l’appel de Dieu
et tu es ainsi devenue source
de la bonté qui jaillit de Lui.
Montre-nous Jésus, guide-nous vers Lui.
Enseigne-nous à le connaître et à l’aimer
pour que nous puissions nous aussi
devenir capables de vrai amour
et être sources d’eau vive
au milieu d’un monde assoiffé.

Benoît XVI

 

Afin que Dieu puisse vivre dans vos cœurs vous devez aimer.

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